Cette fois-ci, COVID-19 est bien là. Et tout le monde est mobilisé.
La préparation a été difficile.
La très grande majorité des soignants s’est activée, a proposé des solutions, a partagé des expériences, a mis en avant des qualités humaines que l’on voit trop rarement à l’hôpital. Bien plus que les applaudissements, c’est cela qui me réchauffe le coeur.
Ce qui m’habite, c’est l’irréalité de ce que je vois tous les jours. Des réanimations pleines, des salles de réveil et blocs opératoires transformés en unité de soins intensifs, le nombre monstrueux de patients intubés sur le ventre, le bourdonnement incessant des respirateurs uniquement entrecoupé par les alarmes de pression qui sonnent lorsque les patients se “dérecrutent”.
Ce qui me touche, c’est de voir des soignants déstabilisés par des situations qu’ils ne connaissent pas ou peu mais qui les épaules larges prennent sur eux et agissent. De voir ces mêmes soignants faire preuve de bienveillance envers leurs collègues, d’écouter leurs peurs, leurs colères, leurs critiques et de simplement relever leurs forces, leurs aptitudes et leurs qualités pour les encourager encore plus.
Ce qui me fait peur, c’est que les patients que nous traitons vont mettre nos patiences à rude épreuve. Parce que pensant qu’ils vont mieux, ils se redégraderont et nous devrons recommencer. Comme des boxeurs nous allons devoir encaisser et retourner au contact jour après jour tout en se rappelant bien que nous en sommes qu’au début.
En tant que soignant de l’aigu, je me sens à ma place. Pas de méprise, je n’ai jamais souhaité cette situation, bien incapable d’imaginer qu’elle pouvait survenir et de cette manière. Mais je suis heureux de me focaliser sur une médecine qui retrouve du sens à mes yeux, de travailler avec des collègues aussi investis, de voir une force collective s’organiser pour tenter de faire face.
Après deux jours de repos, j’y retourne aujourd’hui plein de motivation pour continuer les soins bien conscient que la situation sera pire que lorsque je l’ai laissé.
« L’ambition ferme d’un service à la vie » c’est là je crois notre moteur.Nos milliards de cellules convergent « sans habits de lumiére » et œuvrent à l’unisson pour le bien,l’humain,la vie.Là où portent nos regards,où furtivement se croisent nos peurs et certitudes,la force de l’ensemble tente de dominer le flot exponentiel.Il y a les machines,les souffles et alarmes mais surtout une force dans les regards débordant de nos masques,une reconnaissance rétinienne et le timbre des voix qui vient comme une effraction bienveillante unir les chaînons des compétences multiples,de l’essentiel,notre soif de vivre.
F.Cardot
👍🏿 👍🏿, courage à tous, le combat ne fait que commencer, mais y’a plein d’espoir à l’horizon politique…. 😅
Magnifique je suis fière d’être médecin !
Médecin formé à la réa, compétent, volontaire. Le CHU refuse notre aide, la dédaigne (je suis dans le privé). La beauté malheureusement n’est pas dans tous les esprits, certains (pas tous!!) ne parviennent pas a dépasser les vieilles querelles
Au cœur de l.interpro